28.3.05

 

Chapitre I, verset 11 : Iris vole à vue.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le lundi 28 mars :




"Je dois répondre a Merriadoc.

Brièvement. L'identité de M. Heute ne doit pas constituer l'objet des
investigations. De même, inutile de chercher à savoir qui est Iris, ou
Merriadoc. Perte de temps. Mauvaise voie, je crois. Merriadoc, vos
propos me font penser à moi. Précédemment, j'avais tenté d'identifier
un « partenaire de jeu », je voulais absolument savoir qui était
l'homme, quelle était la part de vrai, de faux, de monté ou aménagé,
dans ce qu'on proposait à ma lecture. J'avais cherché, traqué presque.
Mon interlocuteur m'a répondu ceci (en substance) « Chercher à savoir
qui je suis… n'est pas adéquat. Il faut plutôt se poser la question de
la création : comment on peut créer, jouer… » Cette question, je me la
suis posée, j'ai obtenu certaines réponses, et c'est alors que j'ai eu
la sensation de rencontrer le joueur, l'autre, l'auteur. Bien plus que
n'aurait pu m'y aider un prénom, un nom, un visage, un âge, une ville,


Merriadoc, à venir ici, nous n'avons à gagner que nous même. Et c'est
déjà beaucoup, dans un premier temps. N'oublions pas que le livre (
admettons que nous écrivions un livre, puisque le mot" jeu" semble
vous déplaire..) en est au premier chapitre. Nous écrivons. Nous
continuerons d'écrire, si nous le désirons. Et vous verrez. Que
M.Heute ne livre pas son « identité » ne signifie rien, c'est par ses
mots et sa manière de créer que vous l'apprendrez, que vous le
toucherez, si vous le désirez. C'est par ma manière d'écrire, mes
rythmes et mes références que je m'offre au jeu, aux yeux. Bien plus
que si je vous dévoilais mon prénom, mon lieu de résidence, mon âge ou
ma couleur de peau.

Là où je vous rejoins, Merriadoc, c'est sur la question de l'attente.
Je crois que M. Heute attend. Oui. De même que nous attendons. Quelque
chose le motive, quelque chose me motive. Peut-être ne faut-il pas
chercher à savoir exactement quoi. Ce qui est important c'est que
cette motivation, quelle qu'elle soit, nous réunit ici. Je pourrais
bien vous dire ce que m'amène à vous répondre aujourd'hui…Mais est-ce
fondamental ? Je ne crois pas.

Vous connaissez ces mots (je les cite sans précision mais c'est l'idée
qui compte) « Un homme tombe du dernier étage, il dit, jusqu'ici tout
va bien, jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien, mais ce qui
compte ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage ». Alors voilà,
Merriadoc, nous tombons tous de quelque part…quel besoin de savoir,
d'où.
Cette « chute » nous conduit à la même terre, à la même aire de jeu,
de contact. Dans un premier temps, c'est ce qui devra importer, cette
mise en contact, mot à mot, âme à âme, plus que vie à vie. Partager
en (se) créant. Plus qu'en se racontant…

J'espère avoir été claire….J'ai dû faire si vite. …. D'autres mots,
d'autres mondes m'attendent, ailleurs.

Iris

Encore un mot. Merriadoc, merci pour ce vote qui sous-entend votre
lecture…Continuons à écrire ces chapitres, voulez-vous ? Continuons à
nous lire mutuellement, c'est ainsi que nous (nous) donnerons les uns
aux autres. De la façon la plus intéressante qui soit. Nous
gagnerons…Une sphère pensante, ou autre chose…Ou nous ne gagnerons
pas. Mais nous ne pouvons rien savoir, pour l'instant, de ce qui est
naissant.

PS : Sans réfléchir, très rapidement.

En bonne santé, je dis : ni cancer, ni sida.
Me sentir bien, je dis : écrire.
Plaisir, je dis : les caresses de Gand.

Suis-je dans vos 100% ?"


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Joueuse : Iris, Sophiste - lettrée [pas de site spécifié]

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Interaction: Anticipant ma réaction, Iris prend le lead des opérations et confirme son statut de cadre. Attention cependant sur la qualité des références utilisées (ici, 'la Haine' de Kassovitz par exemple). Pour ce dernier motif il y a un malus qui avantage encore Arcadia, cadre elle même, des impavides.
Notons que le rapprochement de ces deux joueurs, s'il se confirme, m'offre l'opportunité d'élargir le terrain de jeu. A prévoir probablement: Les commentaires libres sur 'Moi, M.Heute.'

Merci Blogger