4.4.05

 

Chapitre 2: "Les naufragés." Verset 1 : l'histoire de Larry Croft.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le dimanche 3 Avril 2005:


J'avais dit "Assez". J'avais dit "Stop !". Ce n'était plus possible,
plus comme ça en tout cas. J'étais devenu moi-même au sein de la Matrice
-ou appelez-la comme vous le voulez. De Larry Croft j'étais redevenu
Jérôme, et Jérôme n'existe que d'un seul côté de l'écran. Que vient-il
faire de l'autre côté ?
Alors j'ai quitté le jeu.
Parce qu'il y a les lucarnes. Les occulus par lesquels les deux mondes
s'entr'aperçoivent. Trop de gens me connaissant venaient lire mes
Chroniques, et on ne parle pas librement aux gens que l'on connait. Au
coin d'un bar fortuit ou sur un IRC imprévu, on se livre en parfaite
confiance. Et ce n'est possible qu'avec des inconnus.

Comme dans tout mauvais film, je me suis rangé des affaires. Comme dans
tout mauvais film, on vient me solliciter pour le dernier "coup", ou
pour sauver le monde, selon l'imagination du scénariste et la valeur du
personnage. Et comme dans tout mauvais film, je vais me laisser convaincre.
Et c'est là que l'on se prend au jeu, et que le mauvais film devient
palpitant.

Je voulais de toute façon revenir. Pas comme avant, mais revenir quand
même. Est-on véritablement hors-jeu lorsque l'on élabore son retour ?
Est-on hors jeu lorsque l'arène vous manque et que vous vous demandez
sous quelle forme y retourner ?

Comment se finit "Tron", déjà ? Comment revient-on dans le monde réel,
face à l'Apple III après l'explosion du MCP ?
Je ne me souviens pas. Je ne retrouve pas la sortie. J'ai voulu échapper
au système, j'ai voulu ne plus être comme les autres. Mes ordinateurs se
parent de Pommes ou de Pingouins, parce que "in a world without walls,
who needs Gates or Windows ?"... Echapper au système, quelle illusion !
Ca aura été plus facile de m'arrêter de fumer.

Ca, c'est mon histoire M. Heute. Et je me dis que cela pourrait fort
bien être aussi la tienne.

Jérôme ::was:: Larry"


//

Joueur(se) : Jérôme, Ex Larry Croft.
Url: No data
Race: Gamer
Alignement: Lettré.
---
Interaction: Comme je te comprends!

//

29.3.05

 

Chapitre I, verset 12: Lorenzo le séditieux.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le lundi 28 mars :


"Ciao.

Serais-je le chien dans un jeu de quilles ?
Jouons, alors.

L.

"- Et il passe son temps dans les bras des Gretchens, votre ami ? - Oh, pas du tout ! Il ne les trouve pas assez chic. Il est défiguré, mais il continue à raffoler de grandes filles superbes. Alors il ne sort jamais. Moche, plus difficile, égale vertueux."
Roger Nimier, Le hussard Bleu"

//

Joueur(se) : Lorenzo Von Mercutio
Url: No data
Race: No data
Alignement: Séditieux
Rapprochement scénaristique: - No data
---
Interaction: No data

//

28.3.05

 

Chapitre I, verset 11 : Iris vole à vue.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le lundi 28 mars :




"Je dois répondre a Merriadoc.

Brièvement. L'identité de M. Heute ne doit pas constituer l'objet des
investigations. De même, inutile de chercher à savoir qui est Iris, ou
Merriadoc. Perte de temps. Mauvaise voie, je crois. Merriadoc, vos
propos me font penser à moi. Précédemment, j'avais tenté d'identifier
un « partenaire de jeu », je voulais absolument savoir qui était
l'homme, quelle était la part de vrai, de faux, de monté ou aménagé,
dans ce qu'on proposait à ma lecture. J'avais cherché, traqué presque.
Mon interlocuteur m'a répondu ceci (en substance) « Chercher à savoir
qui je suis… n'est pas adéquat. Il faut plutôt se poser la question de
la création : comment on peut créer, jouer… » Cette question, je me la
suis posée, j'ai obtenu certaines réponses, et c'est alors que j'ai eu
la sensation de rencontrer le joueur, l'autre, l'auteur. Bien plus que
n'aurait pu m'y aider un prénom, un nom, un visage, un âge, une ville,


Merriadoc, à venir ici, nous n'avons à gagner que nous même. Et c'est
déjà beaucoup, dans un premier temps. N'oublions pas que le livre (
admettons que nous écrivions un livre, puisque le mot" jeu" semble
vous déplaire..) en est au premier chapitre. Nous écrivons. Nous
continuerons d'écrire, si nous le désirons. Et vous verrez. Que
M.Heute ne livre pas son « identité » ne signifie rien, c'est par ses
mots et sa manière de créer que vous l'apprendrez, que vous le
toucherez, si vous le désirez. C'est par ma manière d'écrire, mes
rythmes et mes références que je m'offre au jeu, aux yeux. Bien plus
que si je vous dévoilais mon prénom, mon lieu de résidence, mon âge ou
ma couleur de peau.

Là où je vous rejoins, Merriadoc, c'est sur la question de l'attente.
Je crois que M. Heute attend. Oui. De même que nous attendons. Quelque
chose le motive, quelque chose me motive. Peut-être ne faut-il pas
chercher à savoir exactement quoi. Ce qui est important c'est que
cette motivation, quelle qu'elle soit, nous réunit ici. Je pourrais
bien vous dire ce que m'amène à vous répondre aujourd'hui…Mais est-ce
fondamental ? Je ne crois pas.

Vous connaissez ces mots (je les cite sans précision mais c'est l'idée
qui compte) « Un homme tombe du dernier étage, il dit, jusqu'ici tout
va bien, jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien, mais ce qui
compte ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage ». Alors voilà,
Merriadoc, nous tombons tous de quelque part…quel besoin de savoir,
d'où.
Cette « chute » nous conduit à la même terre, à la même aire de jeu,
de contact. Dans un premier temps, c'est ce qui devra importer, cette
mise en contact, mot à mot, âme à âme, plus que vie à vie. Partager
en (se) créant. Plus qu'en se racontant…

J'espère avoir été claire….J'ai dû faire si vite. …. D'autres mots,
d'autres mondes m'attendent, ailleurs.

Iris

Encore un mot. Merriadoc, merci pour ce vote qui sous-entend votre
lecture…Continuons à écrire ces chapitres, voulez-vous ? Continuons à
nous lire mutuellement, c'est ainsi que nous (nous) donnerons les uns
aux autres. De la façon la plus intéressante qui soit. Nous
gagnerons…Une sphère pensante, ou autre chose…Ou nous ne gagnerons
pas. Mais nous ne pouvons rien savoir, pour l'instant, de ce qui est
naissant.

PS : Sans réfléchir, très rapidement.

En bonne santé, je dis : ni cancer, ni sida.
Me sentir bien, je dis : écrire.
Plaisir, je dis : les caresses de Gand.

Suis-je dans vos 100% ?"


//

Joueuse : Iris, Sophiste - lettrée [pas de site spécifié]

---
Interaction: Anticipant ma réaction, Iris prend le lead des opérations et confirme son statut de cadre. Attention cependant sur la qualité des références utilisées (ici, 'la Haine' de Kassovitz par exemple). Pour ce dernier motif il y a un malus qui avantage encore Arcadia, cadre elle même, des impavides.
Notons que le rapprochement de ces deux joueurs, s'il se confirme, m'offre l'opportunité d'élargir le terrain de jeu. A prévoir probablement: Les commentaires libres sur 'Moi, M.Heute.'

 

Chapitre I, verset 10 : L'avalanche.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le lundi 28 mars :


"Objet: Le troupeau

Bonjour M. Heute.

Vous ne pouvez le niez : si vous êtes présent ici, maintenant, c'est
qu'une attente, gigantesque semble t'il, vous motive.

Si vous nous parliez un peu de vous, M. Heute ?
Pour attendre autant de quelqu'un, il faut être prêt à donner. Que
nous donnez vous, M. Heute ?

Des questions ? Avons nous besoin de vous pour cela ?

Un sentiment d'appartenance alors ? Nous, les joueurs, les lecteurs,
appelez nous comme vous voulez, gagnons une "sphère pensante" par
votre intermédiaire peut être ?
Et qu'est ce que cela peut bien nous apporter ?

Le jeu ? Quel jeu M. Heute ? Devons nous chercher votre identité peut
être ? Ou _notre_ identité ? Retour à la case question.

Jouons, voulez vous ?
Si je vous demande de me répondre, sincèrement, spontanément, les
premières idées qui vous viendront à l'esprit lorsque j'en énoncerai
d'autres, êtes vous prêt M. Heute ?
Si je vous dis "se sentir en bonne santé", que me répondez vous ?
Si je vous évoque le fait de "se sentir bien", quelle sera votre association ?
Si je parle de "plaisir", M. Heute ?

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que 100% des humains vivant dans
une société occidentale répondent la même chose à ces trois questions.
Nous sommes tous semblables, mais quelqu'un, quelque part, voudrait
nous faire croire le contraire. Et nous perdons dans l'histoire notre
Fraternité.
Peut être est il temps de laisser s'écrouler ces fragiles colosses
technologiques que nous avons édifiés, avant qu'ils ne nous étouffent.

Je vote Iris."

//

Joueur(se) : Merriadoc
Url: Le bâton de marche
Race: Disciple sophiste
Alignement: Lettrés
Rapprochement scénaristique: - No data
---
Interaction: fera l'objet d'un post. Bientôt.

//
 

Chapitre I, verset 9 : La corporation des méninges.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le samedi 26 mars :


"Objet: Le plan d'ensemble

Ce qui devra être sera semé demain pour hier. Ils ne verront pas, ne sauront
pas, n'imagineront pas. Et pourtant..tout est devant leurs yeux"

Image attachée:


//

Joueur(se) : Arcadia -Cadre des impavides
---
Interaction: La délégation a du bon.

//

Mail, envoyé à M.Heute, reçu le samedi 26 mars:

« Je veux sortir du jeu. Pour cela, je dois faire machine arrière,
comprendre ce qui m'a guidé ici. Le sais-tu ? »

Je lis vos textes et ceux des autres joueurs. Drôle de sensation, M.
Heute. Celle de reconnaître. De lire du déjà lu, ailleurs. Ici. Vous
avez déjà écrit ces mots, j'en suis convaincue. Vous avez déjà posé
votre question, j'en suis convaincue. Si vous reposez, recomposez
maintenant, peut-être-ce parce que vous n'avez pas obtenu de réponse,
satisfaisante. Mais je ne crois pas cela. Je pense que vous savez ce
qui vous a mené ici. Et je pense que vous ne désirez pas sortir d'ici.
Parce qu'alors, M. Heute, vous savez, qu'il suffit de disparaître.
Quoi de plus simple que de disparaître ? Vous avez déjà joué à
cache-cache, j'imagine. Les enfants, ingénieux de naïveté, ferment les
yeux, et de ne plus voir, pensent ne plus être vus. Ce n'est pas si
bête. Fermez-les yeux et les autres disparaissent. Le jeu. La vie…
Eteignez les écrans, délaissez les adresses que vous fréquentez
assidûment, rompez les liens, quittez amours et amitiés, faites sauter
tous les ponts. Et il n'y aura plus de jeu. Il ne restera rien, que
vous. Or on ne joue jamais seul. Alors voilà, M. Heute, le nœud. C'est
une souffrance. Une peur, absolument refusée, d'une solitude
inguérissable. Oui. Il n'y a qu'un seul M. Heute. Que M. Heute soit un
homme ou une femme, qu'il soit beau, laid, con, intelligent, pervers,
méchant, tendre, amoureux, peureux, brave, inintéressant ou intriguant
ne change rien à l'affaire : il n'y a qu'un M. Heute.
Vous dites vouloir quittez le jeu…quittez-nous. Vous ne jouez pas sans
nous, nous ne jouons pas sans vous, quittez cet endroit et ce jeu
mourra. Quittez-vous et LE jeu mourra.
Vous n'allez tout de même pas vous laisser berner par ces histoires de
Matrice, Morphéus, Néo et je ne sais quoi (je fais là référence à
certaines choses que je lis chez vous)…Ces rêves d'intelligences
artificielles dirigeant l'âme humaine, à son insu, ne sont que
chimères. Des contes pour hommes terrorisés, incapables d'aimer (et
donc d'animer) leur destinée. Les romans d'Huxley ( Le meilleur des
mondes), Orwell ( 1984), Zamiatine ( Nous autres), pour ne citer que
ceux que j'ai aimés passionnément, sont ce qu'on nomme des Utopies
négatives. Négatives, oui…mais des utopies, oui, oui, oui, parce que
croire qu'une entité supérieure (Dieu, Big Brother ou Le Guide…on s'en
fout, c'est du pareil au même) abolit notre libre arbitre, c'est
utopique. Vous êtes dans le jeu, bien. Dans la vie. Vous voulez en
sortir, c'est dans le domaine des possibles. Et pas question de petite
pilule bleue ou rouge ou de lapin blanc à suivre…Balivernes. Je
reprendrai ce point, à la fin.

Les mails. Un peu.

« L'homme conscient est un homme virtuel", facile. " Pourchassé,
pourchassant des entités fantômiques et informatiques »…? Pourquoi se
faire peur avec des histoires de fantômes, il n'y a que la vie (les
spectres c'est la vie après la vie, non ? Donc la religion. Donc une
croyance. Donc un refuge, dans ce cas bien incapable de nous
rassurer). Quant aux entités informatiques, ma foi, je n'ai jamais
ressenti le besoin d'en pourchasser. Et je ne me suis jamais sentie
traquée, non plus.
« Ne perdons pas de temps, il n'y a rien à comprendre. Game over. » Je
préfère penser qu'il y a des choses à comprendre et que s'y attacher
ne constitue nullement une perte de temps. Même joueur joue encore,
encore, encore, encore. Ca vous dit quelque chose ? Non.. mais… si
c'est pour dire Game Over, on se flingue en masse, M. Heute n'a qu'à
organiser la cérémonie.

Le mail d'Arc Adia maintenant.

« Mille fourmis se pressent, pas une ne se demande….vers où. ? »
Beaucoup de fourmis se demandent. Ne jamais sous-estimer les gens qui
nous entourent. Ne jamais penser qu'on est seul à se demander. Si
aucune fourmi ne se demandait, si aucune fourmi ne s'était demandé,
il n'y aurait pas l'art. Déjà. Il n'y aurait pas eu les romanciers
(notamment ceux cités ci-dessus), il n'y aurait pas eu les livres (De
la Bible, en passant par ceux d' Hugo, Chateaubriand, Platon, Thomas
More…tous. ), il n'y aurait pas Rodin, son baiser, son penseur, il n'y
aurait pas Michel-Ange, ni Bastiat, ni Warhol, il n'y aurait pas non
plus de musique. Il n'y aurait pas d'art. Si aucune fourmi ne se
demandait : il n'y aurait pas de créateurs, parce que, sans
Question(s), nul besoin de création. Or des créateurs, il y'en a. Des
centaines de milliers, ici, partout. Tu sais quoi….si aucune fourmi ne
se demandait, il n'y aurait qu'une bande de ploucs sages et dans
l'acceptation d'un présent, quel qu'il soit. Or, excuse-moi (je parle
à tous, là)…dans ce cas, pourquoi les révolutions ? Pourquoi ?
Pourquoi, de mémoire d'homme, y a t-il toujours eu des hérésies (donc
des remises en cause d'un système), pourquoi ? Tous ces types qui
cramèrent sur le bûcher pendant la Sainte Inquisition (prenons les
cathares, pour exemple…parce que tout le monde connaît, au moins le
mot), tous ces types qui brûlèrent vifs ne se demandèrent-ils pas ?
Disons que d'une façon générale, un révolutionnaire (un hérétique…un
artiste, par extension et, bien entendu, un scientifique) est dans le
refus ou, du moins, dans la remise en question du présent (…du système
auquel il appartient étant né).
Or…des hérétiques, il y'en avait, il y en a. De même pour les
révolutionnaires, les artistes et les scientifiques. Toutes ces
fourmis se demandent. On cherche un vaccin pour prévenir le sida,
c'est se demander. On écrit un texte pour M. Heute, c'est se demander.
On va au cinéma, c'est encore et toujours se demander.

Vers où…Arc Adia ? Vers où…vers le bonheur, le bien-être, l'amour. La beauté.

« Mais peut-on prétendre aller quelque part en ignorant le début.
Y-a-t-il un début d'ailleurs ? La meute est lancée. Saurez-vous
survivre ? »

Si ignorer le début c'est n'aller nulle part…alors, étant une enfant
abandonnée, sans racine et sans passé, je devrais rester sur place. Ce
n'est pas le cas. Je ne sais pas d'où je viens, je sais à peine où je
suis mais je sais parfaitement où je veux aller. Avant de crever. Ce
qui constitue le quelque part, par excellence.

Le début…de quoi ? Du jeu ? Donc de la vie, donc du monde, donc de la
terre, donc de l'univers…Certaines fourmis ont bossé sur le sujet. On
n'est plus sans avoir entendu parler du big bang. Bien sûr, cette
explication ne répond pas à La Question : Avant le big bang, quoi ? On
n'en sait rien. C'est ce qu'on nomme : Le point de discontinuité à
l'origine. On n'en saura probablement jamais tout…Du début. Et c'est
là qu'intervient la notion d'infini…
« Il n'y a pas de dernière révolution, le nombre de révolutions est
infini. La dernière, c'est pour les enfants, l'infini les effraie et
ils faut qu'il dorment tranquilles la nuit ». Zamiatine. Il y a
toujours des révolutionnaires, les fourmis se demandent, se
demanderont toujours.

On va tous quelque part, je pense que cette question ne se pose pas.
On peut tous aller quelque part. Il faut avoir envie. Question de
Désir(s), la vie ?

La meute est lancée. Et qui est le maître chien ? Je saurai survivre.
Oui. Vivre n'est pas simple. Mais survivre c'est à la portée de tout
le monde. On survit en bouffant, dormant, respirant. Fonctions
vitales, quoi…Je survis bien. Très bien.

Je trouve l'initiative de M. Heute intéressante, à savoir, se poser la
question du jeu. De comment on joue, pourquoi, comment on peut fixer
des règles, par rapport à qui, à quoi, comment arrêter de jouer , si
c'est possible ou non…C'est intéressant…
Mais je ne comprends pas le système de références. Parler
d'informatique, de télévision, de virtualité…n'est-ce pas passer à
côté de la question ? Du jeu, de la solitude, de la peur, du besoin de
créer, de besoin de crier, d'être ici pour trouver, quelqu'un, une
main, un humain.

Je suis une joueuse. Je suis vivante. Je ne veux pas sortir du jeu.
Je veux qu'on arrête de faire semblant. Qu'on joue, mais vraiment.

Si tu veux sortir de là, soit tu te flingues, soit tu trouves un moyen
de retrouver le ventre de ta mère…

« Nous n'étions plus que des serpents, charmés par nos propres
ondulations. Le jeu glissait, il passait lentement du cadre de nos
activités, au centre de nos occupations. Il est désormais ma vie »

Le jeu ne serait-il pas la vie, M. Heute ? Simplement… ?
Un serpent mue. Alors vous allez muer. Changer de peau, vous
débarrasser…mais quitter le jeu, je ne crois pas que vous le pourrez.
Vous pourrez changez les décors, les cadres, les partenaires, toutes
les règles, si vous le désirez. Changer c'est possible mais quitter…

« C'est toujours mourir. Un peu… » Vous avez envie de mourir ?

Moi, j'ai envie qu'on joue. Beau. Qu'on arrête de baiser et puis qu'on
fasse l'amour.

Sur ce Monsieur Heu(r)te…

//

Joueur(se) : Iris
Url: Aucun site spécifié.
Race: Sophiste
Alignement:Lettrés
Rapprochement scénaristique: - L'interprétation des rêves[Freud] -L'ignorance [Milan Kundera]
---
Interaction: Je ne suis pas en détresse, je suis en demande, comme un joueur demande une passe. Ensuite, je ne possède que la forme, pas le fond, ce dernier, c'est vous qui le possédez.

//

Mail, envoyé à M.Heute, reçu le vendredi 25 mars:


"Début et Fin ne font qu'Un,
Apparaitre et Disparaitre ne font qu'Un,
Passé et Futur ne font qu'Un,
Lumière et Obsurité ne font qu'Un.

Pourrais-tu regarder la télévision si tu ne la voyais pas?

Finalement, qu'est-ce que ce "Un"?"

//

Joueur(se) : Txxxx Fxxx aka Lastrie
Url: Aucun site spécifié.
Race: Observateur participant
Alignement: Soleil Levant
Rapprochement scénaristique: -Le Zen (culture)
---
Interaction: Tu avances vite, au risque de semer celui qui chercherait à comprendre. Une phrase définitive ferme plus de portes qu'elle en ouvre, aurais-tu la patience de toutes les ouvrir?

//

25.3.05

 

Chapitre I, verset 8 : Retour du Joueur n°2.


Quatrième mail, envoyé à M.Heute, reçu le vendredi 25 mars, à 23h00:


"Objet: (Pas d'objet)

Le texte à été écrit par le joueur n°5 il ne sait pas encore qu’il l’a écrit… parce qu’il n’est pas encore arrivé dans le futur…
La télévision allumée au pied du lit du moribond n’est autre que le message qu’il s’envoie à lui même pour que quand il aura fini son voyage il puisse se souvenir….un indice dans le temps pour retrouver une porte dont il aura besoin …"


//

Joueuse : Nausicaa
Url:Boitaboites
Race: Poète
Alignement: Fantastique.
Rapprochement scénaristique: -Retour vers le Futur(corps du message) Brave New World- [A.Huxley](corps du message)
---

Interaction: Tu prends les rennes de notre histoire, tu lui donnes du sens, et j'apprécie. Je pense que l'intervention d'Arc adia (joueuse précédente) pourrait t'aider sur cette idée de 'sens'.
Ne perds pas de vue que si le jeu est abstraction, les références sont ici concrètes. Je (si tant est que je suis le voyageur) n'ai pas écrit le texte que tu a traduis. Je l'ai lu, je le lis, et des questions apparaissent.

//
 

Chapitre I, verset 7 : Joueur n°4, premier point marqué.



Troisième mail, envoyé à M.Heute, reçu le vendredi 25 mars, à 19h50:


"Objet: ...

ils ont voulu faire d'une minuscule tête d'épingle le centre absolu, le nerf vital. Mille fourmis se pressent, pas une ne se demande.. vers où ? Mais peut-on prétendre aller quelquepart en ignorant le debut ? Y a t-il un début d'ailleurs .. La meute est lancée. Saurez vous survivre ?"

//

Joueur(se) : Arc adia
Url: Aucun site spécifié.
Race: Impavide
Alignement: Lettrés
Rapprochement scénaristique: -Trois petits points [Paris COMBO] (objet du message) -Les fourmis [B.Werber](corps du message) -Brave New World- [A.Huxley](corps du message)

---

Interaction: Arc adia ou l'approche systémique du sujet. Je te remercie de ton intervention Arc adia et je te nomme Cadre, de la race des impavides lettrés.
Une question reste en suspens: Le texte sur ces télévisions allumées en permanence (post précédent) écrit en 1932... Le monde était-il comme ça en 2005?

//
 

Chapitre I, verset 6.

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Qui a pu écrire ça?
Quand?
Et, surtout, pourquoi?

24.3.05

 

Chapitre I, verset 5: Joueur n°3.



second Mail envoyé à M.Heute, reçu le jeudi 24 mars, à 22h07:


"Objet: Morpheus est-tu là?

Chacun de tes 5 sens est une chaine de télévision. Le 6e, ton cerveau, est le téléspectateur. Somnolant, il zappe, regarde sans voir, mais n'ouvrira les yeux qu'à la fin des programmes.
Quelle réalité accorder à la communication si le simple fait d'intellectualiser est une illusion? A n'en pas douter, l'Homme conscient est un être virtuel, un Pac Man qui tourne en rond dans son labyrinthe, pourchassé et pourchassant des entité fantômatiques et informatiques.

Game over.

Ne perdons pas de temps, il n'y a rien à comprendre."

//

Joueur : Txxxx Fxxx
Url: Aucun site spécifié.
Race: Spectateur
Alignement: Gamers causalistes.
Rapprochement scénaristique: -Matrix(objet du message) -Avalon(corps du message)

---

Interaction: Intellectualiser est ici jouer. Amusons nous, veux-tu?

//
 

Chapitre I, verset 4 : Bulle causale.



Puisque nous nous sommes plongés en Mars 2005, laisse moi te dire qu’à cette époque existait en France un ‘délégué interministériel aux usages d’Internet.’ Il s’appelait Benoît. Benoît Sillard. Lorsque le 24 mars on vit dans la presse que huit adolescents avaient utilisé leur blog pour critiquer leurs professeurs au moyen de photos et de textes satiriques, notre ami, Benoît Sillard, affirma qu’il ne fallait pas interdire les blogs. Il fallait simplement « apprendre les règles aux élèves »… Merci Maffesoli pour ce titre.


Comme nous le savons tous, la télévision a longtemps été un excellent moyen d'apprentissage (et de désapprentissage) ou plus cyniquement de déconstruction du sens critique, et par là même le moyen privilégié de la propagande consommatique, voire politique. Mais elle avait un point faible pour pervertir les esprits les plus érudits, souvent réfractaires au système : La passivité de son utilisation était bien trop flagrante.

Lorsqu' Internet, le réseau des réseaux, fit son apparition à la fin du XXème siècle, le principe fondamental de notre système démocratique (nous préfèrerons l'appelation bien plus pompeuse mais plus vraie de 'système coercitif mais participatif') était posé : L’espace interactif.

Sous prétexte de libérer l’individu, le progrès technique, soutenu par l’Industrie (notamment du spectacle et des loisirs) permettait aux dirigeants de diffuser des microsphères d’expression, de pouvoir et de création, au niveau individuel, en assurant même l'interaction individu/individu pour mieux gommer la relation individu/société. Un principe vieux comme le monde : Diviser pour mieux régner. La page web était née, le peer-to-peer aussi. Le peuple pouvait dormir et télécharger en toute tranquillité.
Le jeu consistait, comme notre vieil ami Benoît Sillard l’affirmait en tout bien tout honneur, à faire « apprendre les règles aux élèves ». Quelles règles?

L'illusion du 'village global' de McLuhan s'étendait à travers le monde et pour le bien de tous. Cet idéal avait donc un nom depuis 1962, même si l'on préférait parler, quarante ans plus tard, de 'globalisation' ou de 'mondialisation'. Le monde communiquant tendait à la perfection, Benoît jouait même les pédagogues d'Internet pour aider les plus jeunes.

Mais certains savaient que quelque chose ne tournait pas rond…

Aide moi à comprendre quoi.
 

Chapitre I, verset 3 : Joueur n°2.



Premier Mail envoyé à M.HEUTE, reçu le mercredi 23 mars, à 21h50:


"Pour sortir du jeu il faut analyser la situation… un, les règles ne sont pas posées… deux, le terrain n’est pas délimité… trois, les joueurs ne sont pas arrivés.... y’a t il un nombre défini en fait…

Tu viens de t’enfermer dans un espace intemporel sans limites géographiques, sans odeurs ni couleurs… tu tends la main et personne ne peut rien pour toi… peut être ceux qui veulent jouer aussi, je ne sais pas… je vais m’asseoir et attendre de voir les règles se dessiner… je t’apprends… je tends une perche… je viendrais peut être te chercher si tu ne la saisi pas… je souris…ne crie pas, sinon je fuis…"

//

Joueur : Nausicaa
Url:Boitaboites
Race: Poète
Alignement: Non déterminé.
Rapprochement scénaristique: -The Game(corps du message) -Matrix(corps du message)

---

Interaction: No data


23.3.05

 

Chapitre I, verset 2.



Le 31 Mars 2005, un Français sur trois a pu avoir accès à la télévision numérique terrestre, ou TNT. Ce jour là, ce français sur trois est passé de 6 à 14 chaînes. Même si à l’époque le succès commercial ne s’était pas confirmé sur l’ensemble du vieux continent, l’opinion publique accueillait à bras ouverts cette manne numérique.


Mars 2005, une date de plus à retenir dans le cathodicisme qui a permis, comme nous le savons, d’installer les vrais dirigeants de notre époque moderne: D’un côté, les animateurs vissés sur leur trône de popularité, de l’autre les actionnaires, en coulisses.
La 'screenologie' Asiatique nous apprendra que le plus grand danger pour l’humanité ne venait pas du canal Hertzien. Le biberon télévisuel sous-entendait juste un vaste système ludo-alimentaire qui permettra, lui, comme nous le savons, et comme l’homme se doutait déjà, la fusion entre l’individu et son écran. A l’époque des gens comme Baudrillard, Gibson, Eco, Huxley, certaines superproductions cinématographiques ou musicales touchaient du doigt l’idée d’un simulacre d’environnement, voire d'un jeu... Mais ils se doutaient à peine de la réalité de ce système.
La virtualité existe depuis l'homme, mais la réalité, existe-t-elle encore?
Nous savons maintenant que 16% de notre population suffit à notre production. Mais parce que nous croyions en la valeur travail, et que nous avons voulu travailler coûte que coûte, occuper notre temps de vie en créant du besoin et du service, nous sommes devenus dépendant de l’interaction, et nous sommes devenu la meta-société des loisirs. L’homme se regardait à travers le prisme déformant de la religion, son premier jeu. Un système ne peut être remplacé que par un système. Nous n’étions plus que des serpents, charmés par nos propres ondulations. Le jeu glissait, il passait lentement du cadre de nos activités au centre de notre vie. Il est désormais ma vie.

Je veux sortir du jeu. Pour cela, je dois faire machine arrière, comprendre ce qui m’a guidé ici. Le sais-tu?

22.3.05

 

Chapitre I , verset 1:



Range tes à priori, tu n’es pas ici par hasard, et je ne suis pas un novice.


Je suis M. Heute, pour emeute, le blog. Mon pseudonyme est un moyen mnémotechnique de savoir pourquoi j’écris, car je perdrais sûrement de vue mon objectif si je ne prenais pas cette précaution: Le quotidien distille les idéaux.
Cette page liée au réseau des réseaux sera notre méthode et notre finalité tout à la fois.

M.Heute, c'est aujourd'hui. 'Emeute’, c’est parce que les identités sont maintenant entrées en guerre. Chacune d’elle (sociale, politique, conjugale, biologique, idéologique, sexuelle, théologique…) se monte l’une contre l’autre, chacune voudrait stigmatiser l’ensemble et imposer ses principes. La rupture de ce système est à envisager en permanence et le seul moyen de subsistance consiste à rester en alerte permanente, c'est-à-dire remettre en questions les conceptions et les convictions pour vérifier que le simulacre d’équilibre existe encore.

Tu le devines peut-être: Tu fais déjà partie de cette création et tu es aussi son créateur. Il ne tient qu’à toi de jouer le sémiologue en herbe et tenter de posséder ce que je t’offre.

Le jeu est maintenant lancé et tu pourras y participer bientôt, quand tu auras mûris les règles. Pas avant.

Clique maintenant sur l'image de Moi, M.heute.

Merci Blogger