28.3.05

 

Chapitre I, verset 9 : La corporation des méninges.



Mail, envoyé à M.Heute, reçu le samedi 26 mars :


"Objet: Le plan d'ensemble

Ce qui devra être sera semé demain pour hier. Ils ne verront pas, ne sauront
pas, n'imagineront pas. Et pourtant..tout est devant leurs yeux"

Image attachée:


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Joueur(se) : Arcadia -Cadre des impavides
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Interaction: La délégation a du bon.

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Mail, envoyé à M.Heute, reçu le samedi 26 mars:

« Je veux sortir du jeu. Pour cela, je dois faire machine arrière,
comprendre ce qui m'a guidé ici. Le sais-tu ? »

Je lis vos textes et ceux des autres joueurs. Drôle de sensation, M.
Heute. Celle de reconnaître. De lire du déjà lu, ailleurs. Ici. Vous
avez déjà écrit ces mots, j'en suis convaincue. Vous avez déjà posé
votre question, j'en suis convaincue. Si vous reposez, recomposez
maintenant, peut-être-ce parce que vous n'avez pas obtenu de réponse,
satisfaisante. Mais je ne crois pas cela. Je pense que vous savez ce
qui vous a mené ici. Et je pense que vous ne désirez pas sortir d'ici.
Parce qu'alors, M. Heute, vous savez, qu'il suffit de disparaître.
Quoi de plus simple que de disparaître ? Vous avez déjà joué à
cache-cache, j'imagine. Les enfants, ingénieux de naïveté, ferment les
yeux, et de ne plus voir, pensent ne plus être vus. Ce n'est pas si
bête. Fermez-les yeux et les autres disparaissent. Le jeu. La vie…
Eteignez les écrans, délaissez les adresses que vous fréquentez
assidûment, rompez les liens, quittez amours et amitiés, faites sauter
tous les ponts. Et il n'y aura plus de jeu. Il ne restera rien, que
vous. Or on ne joue jamais seul. Alors voilà, M. Heute, le nœud. C'est
une souffrance. Une peur, absolument refusée, d'une solitude
inguérissable. Oui. Il n'y a qu'un seul M. Heute. Que M. Heute soit un
homme ou une femme, qu'il soit beau, laid, con, intelligent, pervers,
méchant, tendre, amoureux, peureux, brave, inintéressant ou intriguant
ne change rien à l'affaire : il n'y a qu'un M. Heute.
Vous dites vouloir quittez le jeu…quittez-nous. Vous ne jouez pas sans
nous, nous ne jouons pas sans vous, quittez cet endroit et ce jeu
mourra. Quittez-vous et LE jeu mourra.
Vous n'allez tout de même pas vous laisser berner par ces histoires de
Matrice, Morphéus, Néo et je ne sais quoi (je fais là référence à
certaines choses que je lis chez vous)…Ces rêves d'intelligences
artificielles dirigeant l'âme humaine, à son insu, ne sont que
chimères. Des contes pour hommes terrorisés, incapables d'aimer (et
donc d'animer) leur destinée. Les romans d'Huxley ( Le meilleur des
mondes), Orwell ( 1984), Zamiatine ( Nous autres), pour ne citer que
ceux que j'ai aimés passionnément, sont ce qu'on nomme des Utopies
négatives. Négatives, oui…mais des utopies, oui, oui, oui, parce que
croire qu'une entité supérieure (Dieu, Big Brother ou Le Guide…on s'en
fout, c'est du pareil au même) abolit notre libre arbitre, c'est
utopique. Vous êtes dans le jeu, bien. Dans la vie. Vous voulez en
sortir, c'est dans le domaine des possibles. Et pas question de petite
pilule bleue ou rouge ou de lapin blanc à suivre…Balivernes. Je
reprendrai ce point, à la fin.

Les mails. Un peu.

« L'homme conscient est un homme virtuel", facile. " Pourchassé,
pourchassant des entités fantômiques et informatiques »…? Pourquoi se
faire peur avec des histoires de fantômes, il n'y a que la vie (les
spectres c'est la vie après la vie, non ? Donc la religion. Donc une
croyance. Donc un refuge, dans ce cas bien incapable de nous
rassurer). Quant aux entités informatiques, ma foi, je n'ai jamais
ressenti le besoin d'en pourchasser. Et je ne me suis jamais sentie
traquée, non plus.
« Ne perdons pas de temps, il n'y a rien à comprendre. Game over. » Je
préfère penser qu'il y a des choses à comprendre et que s'y attacher
ne constitue nullement une perte de temps. Même joueur joue encore,
encore, encore, encore. Ca vous dit quelque chose ? Non.. mais… si
c'est pour dire Game Over, on se flingue en masse, M. Heute n'a qu'à
organiser la cérémonie.

Le mail d'Arc Adia maintenant.

« Mille fourmis se pressent, pas une ne se demande….vers où. ? »
Beaucoup de fourmis se demandent. Ne jamais sous-estimer les gens qui
nous entourent. Ne jamais penser qu'on est seul à se demander. Si
aucune fourmi ne se demandait, si aucune fourmi ne s'était demandé,
il n'y aurait pas l'art. Déjà. Il n'y aurait pas eu les romanciers
(notamment ceux cités ci-dessus), il n'y aurait pas eu les livres (De
la Bible, en passant par ceux d' Hugo, Chateaubriand, Platon, Thomas
More…tous. ), il n'y aurait pas Rodin, son baiser, son penseur, il n'y
aurait pas Michel-Ange, ni Bastiat, ni Warhol, il n'y aurait pas non
plus de musique. Il n'y aurait pas d'art. Si aucune fourmi ne se
demandait : il n'y aurait pas de créateurs, parce que, sans
Question(s), nul besoin de création. Or des créateurs, il y'en a. Des
centaines de milliers, ici, partout. Tu sais quoi….si aucune fourmi ne
se demandait, il n'y aurait qu'une bande de ploucs sages et dans
l'acceptation d'un présent, quel qu'il soit. Or, excuse-moi (je parle
à tous, là)…dans ce cas, pourquoi les révolutions ? Pourquoi ?
Pourquoi, de mémoire d'homme, y a t-il toujours eu des hérésies (donc
des remises en cause d'un système), pourquoi ? Tous ces types qui
cramèrent sur le bûcher pendant la Sainte Inquisition (prenons les
cathares, pour exemple…parce que tout le monde connaît, au moins le
mot), tous ces types qui brûlèrent vifs ne se demandèrent-ils pas ?
Disons que d'une façon générale, un révolutionnaire (un hérétique…un
artiste, par extension et, bien entendu, un scientifique) est dans le
refus ou, du moins, dans la remise en question du présent (…du système
auquel il appartient étant né).
Or…des hérétiques, il y'en avait, il y en a. De même pour les
révolutionnaires, les artistes et les scientifiques. Toutes ces
fourmis se demandent. On cherche un vaccin pour prévenir le sida,
c'est se demander. On écrit un texte pour M. Heute, c'est se demander.
On va au cinéma, c'est encore et toujours se demander.

Vers où…Arc Adia ? Vers où…vers le bonheur, le bien-être, l'amour. La beauté.

« Mais peut-on prétendre aller quelque part en ignorant le début.
Y-a-t-il un début d'ailleurs ? La meute est lancée. Saurez-vous
survivre ? »

Si ignorer le début c'est n'aller nulle part…alors, étant une enfant
abandonnée, sans racine et sans passé, je devrais rester sur place. Ce
n'est pas le cas. Je ne sais pas d'où je viens, je sais à peine où je
suis mais je sais parfaitement où je veux aller. Avant de crever. Ce
qui constitue le quelque part, par excellence.

Le début…de quoi ? Du jeu ? Donc de la vie, donc du monde, donc de la
terre, donc de l'univers…Certaines fourmis ont bossé sur le sujet. On
n'est plus sans avoir entendu parler du big bang. Bien sûr, cette
explication ne répond pas à La Question : Avant le big bang, quoi ? On
n'en sait rien. C'est ce qu'on nomme : Le point de discontinuité à
l'origine. On n'en saura probablement jamais tout…Du début. Et c'est
là qu'intervient la notion d'infini…
« Il n'y a pas de dernière révolution, le nombre de révolutions est
infini. La dernière, c'est pour les enfants, l'infini les effraie et
ils faut qu'il dorment tranquilles la nuit ». Zamiatine. Il y a
toujours des révolutionnaires, les fourmis se demandent, se
demanderont toujours.

On va tous quelque part, je pense que cette question ne se pose pas.
On peut tous aller quelque part. Il faut avoir envie. Question de
Désir(s), la vie ?

La meute est lancée. Et qui est le maître chien ? Je saurai survivre.
Oui. Vivre n'est pas simple. Mais survivre c'est à la portée de tout
le monde. On survit en bouffant, dormant, respirant. Fonctions
vitales, quoi…Je survis bien. Très bien.

Je trouve l'initiative de M. Heute intéressante, à savoir, se poser la
question du jeu. De comment on joue, pourquoi, comment on peut fixer
des règles, par rapport à qui, à quoi, comment arrêter de jouer , si
c'est possible ou non…C'est intéressant…
Mais je ne comprends pas le système de références. Parler
d'informatique, de télévision, de virtualité…n'est-ce pas passer à
côté de la question ? Du jeu, de la solitude, de la peur, du besoin de
créer, de besoin de crier, d'être ici pour trouver, quelqu'un, une
main, un humain.

Je suis une joueuse. Je suis vivante. Je ne veux pas sortir du jeu.
Je veux qu'on arrête de faire semblant. Qu'on joue, mais vraiment.

Si tu veux sortir de là, soit tu te flingues, soit tu trouves un moyen
de retrouver le ventre de ta mère…

« Nous n'étions plus que des serpents, charmés par nos propres
ondulations. Le jeu glissait, il passait lentement du cadre de nos
activités, au centre de nos occupations. Il est désormais ma vie »

Le jeu ne serait-il pas la vie, M. Heute ? Simplement… ?
Un serpent mue. Alors vous allez muer. Changer de peau, vous
débarrasser…mais quitter le jeu, je ne crois pas que vous le pourrez.
Vous pourrez changez les décors, les cadres, les partenaires, toutes
les règles, si vous le désirez. Changer c'est possible mais quitter…

« C'est toujours mourir. Un peu… » Vous avez envie de mourir ?

Moi, j'ai envie qu'on joue. Beau. Qu'on arrête de baiser et puis qu'on
fasse l'amour.

Sur ce Monsieur Heu(r)te…

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Joueur(se) : Iris
Url: Aucun site spécifié.
Race: Sophiste
Alignement:Lettrés
Rapprochement scénaristique: - L'interprétation des rêves[Freud] -L'ignorance [Milan Kundera]
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Interaction: Je ne suis pas en détresse, je suis en demande, comme un joueur demande une passe. Ensuite, je ne possède que la forme, pas le fond, ce dernier, c'est vous qui le possédez.

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Mail, envoyé à M.Heute, reçu le vendredi 25 mars:


"Début et Fin ne font qu'Un,
Apparaitre et Disparaitre ne font qu'Un,
Passé et Futur ne font qu'Un,
Lumière et Obsurité ne font qu'Un.

Pourrais-tu regarder la télévision si tu ne la voyais pas?

Finalement, qu'est-ce que ce "Un"?"

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Joueur(se) : Txxxx Fxxx aka Lastrie
Url: Aucun site spécifié.
Race: Observateur participant
Alignement: Soleil Levant
Rapprochement scénaristique: -Le Zen (culture)
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Interaction: Tu avances vite, au risque de semer celui qui chercherait à comprendre. Une phrase définitive ferme plus de portes qu'elle en ouvre, aurais-tu la patience de toutes les ouvrir?

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Merci Blogger